Les Mercredi poétiques de Louis

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« Repartir dans le camp ? Non ! C’est trop dégueulasse ! »
Ils parlèrent plus bas et je n’entendis rien ;
Seul un mot me parvint, et je me le souviens :
Franco… Tout le reste n’était que des murmures.
Tous deux sur le tyran répandaient des ordures.
Le lendemain matin, Mère me prit la main ;
Ses yeux étaient rougis et remplis de chagrin.
Mais, avec la douceur chez elle habituelle,
Me dit tranquillement la phrase rituelle :
« C’est l’heure, mon petit, viens vite déjeuner ! »
On l’aurait crue vouloir se faire pardonner.

Empruntant le chemin qui menait aux écoles,
J’avais l’esprit confus et les jambes très molles.
Joël, Roland, Marcel et Sabine riaient,
Alors que moi, j’étais triste ; je m’en souviens.
Cela n’échappa point aux yeux de la maîtresse
Qui devinait l’objet de toute ma détresse.
Elle me prit à part, et sans ménagement
Me dit : « Je sais, Luis, quel est ton grand tourment.
Tu reviendras bientôt, et pour toujours, sans doute. »
Je sentais, de mes yeux, les larmes goutte à goutte
S’échapper, doucement, et sur mes joues couler.
J’avais la folle envie de fuir, de m’en aller
Cacher mon désarroi, et la honte soudaine
Qui pour mieux me punir s’ajoutait à ma peine.
La classe était penchée sur mon comportement
Et je les voyais tous, remplis d’étonnement.

C’est vers Agde, un matin, que nous prîmes la route.
Dans un camion poussif, roulant coûte que coûte
Vers un camp érigé en bordure de mer,

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