Les Mercredi poétiques de Louis

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  • Le 04/09/2019
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 Louis Ruiz

 

"La Retirada"

 

 

Ce livre a obtenu
le Grand Prix des Jeux Floraux Méditerranéens
décerné par
"Poètes sans frontière".


« Que fais-tu là, petit, dans ces lieux de galère ? »
José, qui jusqu’alors m’avait suivi béat
Fut soudain pris de peur à la vue du soldat.
Il s’en alla au trot sans demander le reste.
Or, moi, je restais là, sans peur, je vous l’atteste.
Le soldat me parla très amicalement ;
Je comprenais des mots, mais difficilement.
Il tentait de savoir ce que je venais faire ;
D’abord, je lui parlais des malheurs de ma mère.
J’étais très satisfait d’avoir vidé mon cœur
Car la voir dépérir alimentait ma peur.
Il alla lentement monter sur la charrette ;
Des idées sûrement lui passaient par la tête.
Il remplit le panier, pensif et l’air soucieux,
Et chargé s’en alla ; je le suivais des yeux.
Je vis qu’il transportait des boulets presque ovales ;
Le poids devait meurtrir ses vertèbres dorsales.
La chose transportée dont j’ignorais le nom,
Je sus dès son retour que c’était du charbon.
Mon Dieu, quelle folie je fis en son absence :
Une de ces erreurs que l’on fait dans l’enfance.
Sans ordre aucun, j’étais de par ma volonté,
Sur la charrette pleine agilement monté.
J’avais négligemment outrepassé l’audace ;
Méritant largement quelques coups de godasses.
Or, le soldat, surpris, fit, je le vis, semblant
De me gronder un peu, mais très peu seulement :
« Descends de là, petit, tu n’as rien à y faire. »
J’obéis promptement, jugeant son ton sévère.
Je revins dépité caresser le cheval ;
J’avais de la pitié pour le pauvre animal.
Le soldat terminant la navette dernière,
Me dit « Caresse-le, mais ne va pas derrière.
A l’instar de José, j’étais prêt à partir
Quand, tournant mon regard, je le vis revenir.

retirada louis poèmes ruiz

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