Les Mercredi poétiques de Louis

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Mon fils m'a tant parlé de l'homme que vous êtes
Que je vous ai classé parmi les gens honnêtes. »
Elle tendit sa main vers le soldat sauveur
Dont j'ai combien de fois évoqué la grandeur
(Il était, certes, grand, mais c'est surtout son âme
Qui dépassait de loin les tours de Notre-Dame.)
Michel la lui saisit et lui dit simplement :
« Madame, j'ai souhaité ce merveilleux moment !
Luis nous a émus en contant vos souffrances,
Même le commandant, jaloux de convenances,
A fini par fléchir devant tant de douleur. »
Mère lui répondit : « Merci de tout mon coeur ! »

Il parlait l'espagnol de façon convenable ;
Son parler était lent et sa voix douce, aimable.
Il choisissait les mots très délicatement
Et, moi, en l'écoutant, j'avais le sentiment
Que ces mots-là sortaient d'une âme merveilleuse.
Ma mère se taisait, infiniment heureuse.
Quand Michel s'en alla vers le camp d'à côté,
Je vis Mère pensive et je fus embêté.
Car malgré mon âge, que l'on prétend si bête,
Des pensées saugrenues me passaient par la tête.
Les femmes étonnées se parlaient vivement,
Comme quand on relate un grand événement.
Qu'ils sont vils ces moments, où le bien se transforme,
Prenant le masque hideux, pour devenir informe.
Oh ! Ragots dégoûtants ! Vous nous feriez vomir !
Michel, repose en paix, toi, mon beau souvenir !

Un matin, ma maman m'annonça la nouvelle
(Aucune autre à côté n'aurait été plus belle) :

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