Les Mercredi poétiques de Louis

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Emoi n'est pas le mot ; je dois dire malaise.
La divine faveur me mettait mal à l'aise.
Je les savais jaloux jusqu'à me délaisser.
L'enfant est si fragile, un rien peut le blesser.
L'aiguille de la vie tournait comme une folle,
Depuis peu nous allions tous les jours à l'école.
Cela m'obligeait donc à partir plus matin
Vers cet îlot béni, la gamelle à la main.
Les maîtres prodiguaient avec délicatesse
De Racine, sa langue, et toute sa richesse.
Leur tâche était ardue, je le dis franchement ;
Quel fouillis dans l'esprit, quand on parle autrement.
Les quelques mois d'Octon me donnaient l'avantage,
D'avoir appris un peu dans ce charmant village.
Avec quel dévouement les maîtres s'efforçaient
De nous tendre la main ; Dieu sait qu'ils le faisaient.
Certains la saisissaient, d'autres marchaient derrière
N'ayant plus souvenir de la leçon première.
On peut sans aucun doute et sans la moindre erreur ;
Non, je ne pense pas, mon jugement trompeur.
Nous sommes les humains des terres disparates ;
Les unes cultivées, les autres fort ingrates
Qui, au lieu de donner les grains qui font le pain
Ne sont que ronceraies ou bois remplis de pins.
Un midi, revenant de la petite école,
Je vis Mère pleurer, elle était comme folle :
« Luis, quel grand bonheur, nous partons mercredi.
C'est Madame Munoz, tantôt, qui me l'a dit ! »
Joselita Munoz, cultivée, très aimable,
De l'îlot réuni était la responsable.
La fonction lui seyait, indiscutablement,
Sachant traiter les cas avec discernement.

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