Les Mercredi poétiques de Louis

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J'avais, je m'en souviens, parfois surpris des femmes
Se jetant, courroucées, des paroles infâmes.
D'après ce que j'ai vu, j'ai le droit d'affirmer
Sans les vouloir vexer, pas même diffamer,
Que les femmes livrées à trop de solitude
S'aigrissent les humeurs et prennent l'habitude
De se chercher ennuis aux moindres occasions.
Femmes, pardonnez-moi : j'ai trahi vos pulsions !

Je tente en vain, si loin d'avoir la souvenance,
Car je parle du temps, hélas, de mon enfance,
De savoir sans erreur si tout est bien réel
Ou si, injustement, je me montre cruel.
Car, les enfants meurtris vivant loin de leur père
S'égarent dans le flou et perdent les repères.
J'étais heureux, bien sûr, et peiné à la fois ;
Dans le cœur des enfants, les sentiments parfois
Naissent comme les fleurs sur le bord de la route
Sans trop savoir comment ; un caprice, sans doute.
J'avais au fond du cœur un petit pincement
Dès lors, spontanément, je le dis à Maman :
« Je ne reverrai plus Michel, petite Mère ! »
Elle me regarda d'un air doux, sans colère.
Puis me dit aussitôt, devinant mon émoi :
« Viens, mon petit Luis, te blottir contre moi !

Nous partîmes un jour, direction Carcassonne.
Une fois sur les quais, nous ne vîmes personne,
Nous étions là, figés, avec nos balluchons,
Comme ceux du départ, fait avec des torchons,
Nous fûmes les derniers à sortir de la gare ;

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