Les Mercredi poétiques de Louis

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Le 22/01/2020
Dans Divers
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Louis Ruiz

"Le prix d'un serment"

Ce matin de mai 1945 fut l'un des plus beaux de mon adolescence.

Nous bûmes, nous dansâmes, nous criâmes notre joie.

Dans l'ivresse collective, nous oubliâmes l'espace d'un instant, les malheurs qui nous accablaient. L'oubli, prenait dans ses sombres replis,
le souvenir des larmes et du sang, versés sur tous les continents.

Cette catastrophe historique ne fut pas provoquée par un homme, mais par des bêtes immondes.

Je reviendrai plus loin sur cette journée inoubliable. Je veux auparavant, décrire mon enfance.

Elle fut douloureuse et terrible. Si je le redis dans ce nouvel ouvrage, ne cherchez pas pourquoi : un désir maladif dicte sa loi, à mon âme torturée.

Au point que je le ressens encore, malgré les saisons heureuses que j'ai connues après.

Je garde les stigmates d'une blessure profonde. Dès l'âge de sept ans j'ai vu pleurer ma mère, lorsque mon père, s'en alla au front.

Ses larmes silencieuses me blessèrent à tout jamais. J'ai compris plus tard, pourquoi la fin d'une guerre est si belle.

De nombreux écrivains ; beaucoup de poètes,

ont conté d'une manière remarquable, toutes les

péripéties que vivent les familles du soldat. Elles

subissent de plein fouet les conséquences de cette barbarie inqualifiable.

Même si les violences sont moins douloureuses que celles des soldats dans les tranchées boueuses, le monstre,
blesse loin des combats, les enfants et les femmes.

Il marque les âmes juvéniles, pour le restant de leur vie.

J'ai la conviction profonde, que le poète a le devoir de dire que le monstre sommeillant, peut un jour ou l'autre
renaître de ses cendres.

Oui ! La bête immonde est toujours prête à bondir sur l'innocence. Je le dis sans haine,
mais avec beaucoup de vigueur : n'oublions pas !

A suivre