Les Mercredi poétiques de Louis - "Les insoumis d’Oakland"

Les insoumis d’Oakland

Après autant d’obus et de mortiers amis,
Voici venu le temps des balles fraternelles
Que l’on tire sur vous, comme sur des rebelles,
Et vous n’êtes pourtant que de fiers insoumis.

Vous êtes, vous serez défenseurs de la paix :
Cette lueur d’espoir qui se meurt dans notre âme.
Vous osez, vertueux devant ce crime infâme
Marcher, fiers et debout, sans ployer sous le faix.

Vous êtes l’oiseau blanc qui vole ensanglanté ;
Et les fleurs du printemps que la faux décapite
Malgré ton potentiel, que tu parais petite
Amérique, à côté d’un gosse épouvanté.

Nulle démocratie, aucune liberté
Ne valent la moitié des larmes répandues.
Stratèges véreux, vos thèses défendues
Exhalent les parfums de la cupidité.

Et que dire du sang versé par les enfants,
Et du visage impur des futurs démocrates
Prêts à briser l’ardeur des ethnies disparates
En criant, Liberté ! Sur des airs triomphants.

Je maudis les tyrans, je hais les dictateurs,
Mais beaucoup moins pourtant que les faiseurs de guerre
Car ces vils travestis ensanglantent la terre
En se faisant passer pour des libérateurs.