Les Mercredi poétiques de Louis - "Le temps perdu"

Le temps perdu

Combien de temps perdu à se conter fleurette, 
En cultivant l'orgueil de la virginité ?
Nos ébats timorés n'étaient qu'une amourette, 
La peur annihilait notre virilité.

Pourquoi avoir proscrit tant de choses exquises 
Dans la finalité de nos amusements ?
Les novices savaient avant d'être conquises, 
Doser l'intensité de nos agissements.

Habiles, se plaisant dans l'extase imparfaite, 
Les coquines aimaient maîtriser le désir,
Et nous, amants déçus, savions de la défaite, 
Prendre les avatars à défaut de plaisir.

Nul ne sait de l'amour ses limites précises,
Qui, d'avant ou d'après, avait tort ou raison ?
Les mœurs vont débridées, les folies sont permises, 
La rançon du plaisir menace à l'horizon.

Editions ACALA