Les Mercredi poétiques de Louis

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  • Le 18/03/2020
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 Louis Ruiz

 

"Le prix d'un serment"

 

 

 

- Quel bonheur, lui répondit un Russe blanc, grand amateur de boissons alcoolisées. Cet homme jadis robuste, était un des seuls à miner à sec. Il était grand consommateur de vin rouge. Cuit sans doute depuis longtemps, un demi verre de temps à autre, suffisait pour qu'il soit constamment en état d'ivresse légère. Je dois m'étendre un peu sur le minage à sec, pour expliquer brièvement le fonctionnement du marteau perforateur, un fin conduit au centre du « burin » permet à l'eau de mouiller la pierre sans faire de poussière. Tous les mineurs de France, et de partout ailleurs, commencent le trou à sec, pour favoriser l'entame, mais dès que le burin a mordu la roche, ils ouvrent le robinet de l'eau. Lui, pour perforer plus vite, ne l'ouvrait jamais. 
Ayant sûrement entamé le litron, il allait en titubant de plus en plus. Sur sa droite se tenait 
« Josélito » un Andalou d'une quarantaine d'années, prêt à le soutenir en cas de chute. A sa gauche David veillait au grain. Josélito homme discret, partageait sa vie avec une célibataire bien plus âgée que lui. Le bruit courait qu'il était marié et que son épouse était restée en Espagne. De cette union, d'après les dires de certains étaient nés deux enfants. La chose n'était pas certaine, trop de racontars couraient à ce propos. Était-ce vrai ? Nul ne pouvait le confirmer. Une chose est néanmoins véridique : de nombreux soldats vaillants au front, honnêtes et respectueux au foyer, durent quitter leur patrie, chassés brutalement par les fossoyeurs de la jeune république espagnole. Un grand nombre de soldats, laissèrent la famille aux mains des répugnants vainqueurs. 
On a très peu parlé de ce drame horrible. Beaucoup de ces expatriés ont porté le faix courageusement, et attendirent la venue de leur famille. Quelques uns, les plus faibles, les moins dignes, ont refait leur vie ici. 
 

A suivre


Sans titre true color 13Eddo Orlandini au marteau-piqueur

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